Eroica de Pierre Ducrozet

Date de parution : 08/04/2015
Éditeur : Grasset
ISBN : 978-2-246-85747-1
EAN : 9782246857471
Format : Grand Format
Présentation : Dos carré collé
Nb. de pages : 264 pages
Poids : 0.275 Kg
Dimensions : 14,0 cm × 20,5 cm × 1,7 cm
Prix: 19€

Note: 4/5

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Quatrième de couverture:

À la fin des années 1970, un jeune Américain, fils d’un Haïtien et d’une Portoricaine, recouvre les murs de Manhattan de phrases énigmatiques qu’il signe du nom de SAMO. Quatre ans plus tard, riche et célèbre, il invente un langage pictural d’une puissance inégalée, fait de corps, de mots, de rage. Jean-Michel Basquiat, aujourd’hui considéré comme l’un des plus grands peintres du XXe siècle, devient ici, pour la première fois, un personnage de roman. Pierre Ducrozet suit le parcours d’un garçon qui se rêve héroïque dans un monde qui ne l’est pas.
Rock, hip-hop, clubs de l’East Village et galeries de SoHo ; dans ce New York en pleine renaissance émerge une nouvelle scène artistique autour de lui, de Keith Haring et d’Andy Warhol. Basquiat danse, peint, cavale, et devient, malgré lui, le symbole des années 80. Au-delà de la légende, Eroica raconte le combat d’un artiste contre le monde, contre ses passions destructrices, contre son succès même, le dangereux succès. Il a le génie, il a la grâce. Aura-t-il le courage ?
Un personnage fascinant dans une ville en ébullition ; une épopée contemporaine.
 
Un roman détonant, surprenant sur l'artiste-peintre Jean-Michel Basquiat...
 
Jean-Michel Basquiat, rebaptisé Jay pour les besoins de la fiction, est un jeune homme qui se rêve en héros, va côtoyer les plus grands: Keith Haring, Andy Warhol etc., s'évader grâce à des drogues diverses mais surtout créer de grandes œuvres et rencontrer un succès incroyable.
A travers de nombreux chapitres courts, intenses, l'auteur imagine, réinvente, ce qui a pu faire l'artiste. On découvre un Jay en quête d'une identité. Un artiste qui s'il n'est pas maudit, dans le sens où il n'a pas galéré pour rencontrer le succès, est pourtant beaucoup plus complexe que l'image d'un "camé" qu'il renvoie.
Jay est un homme qui dégage une forte présence, qui est très sensuel, son métissage agit comme un aimant auprès des femmes, qui se succèdent dans son lit. Jay est aussi un homme sensible qui, on le comprend à mesure que les chapitres se succèdent, est en recherche d'amitiés sincères, d'une figure paternelle (qu'il pense trouver en Warhol) mais surtout est un homme qui souffre, qui ne trouve pas le repos, qui est agressé par le monde. Il va de déception en déception, lui toujours très entouré, fini par se retrouver seul car est sans cesse trahi.
La peinture, les graff, sont omniprésents. Jay peut travailler des jours et des nuits entières, jusqu'à tomber d'épuisement pour son œuvre. Il écoute la 3ème symphonie de Beethoven, Eroica, dans laquelle il puise son inspiration. Il s'enivre de peintures illustres dont Guernica  qui est l'élément déclencheur. Jay est un personnage vraiment atypique et surprenant.
 
Une fiction-réalité très réussie. On sent vraiment l'attachement de l'auteur pour Jean-Michel Basquiat. Beaucoup de travail sur le rythme dans l'écriture, dans la construction du roman. Beaucoup de musicalité aussi.

C'est un roman très documenté, qui se veut une épopée contemporaine. J'ai trouvé le roman très mimétique de l'œuvre de Basquiat, parfois âpre, cru, violent (dans sa forme), décousu (volontairement s'entend, avec des phrases qui ne sont pas achevées). Je ne pense pas que l'on puisse écrire un roman sur Basquiat autrement car l'homme était multiple. Pierre Ducrozet lui rend un bel hommage ainsi, le rendant attachant et émouvant parfois.
Une lecture assez exigeante mais qui est pour moi une belle découverte.

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