Ces petits riens qui nous animent de Claire Norton


Ils ne se connaissent pas mais ils se sont tous précipités pour venir en aide à une jeune fille en détresse qui menaçait de mettre fin à ses jours.
Aude, la quarantaine, qui vient de découvrir l'infidélité de son mari et qui voit son monde s'écrouler.
Alexandre qui vit un dilemme amoureux et qui doit faire un choix cornélien entre l'amour et sa famille.
Nicolas, un hypocondriaque qui se révèle une oreille attentive et un roc sur lequel se reposer.
Tous les trois vont se lancer dans une histoire un peu dingue qui va changer leur vie pour toujours.

Une lecture sympathique qui est parfaite pour les vacances.
J'aurais pu avoir un véritable coup de cœur mais malheureusement deux-trois éléments m'ont fait tiquer et j'ai parfois levé les yeux aux ciel.
Commençons par ce qui m'a dérangée et je vous expliquerai ensuite ce qui m'a plu. Allez bien jusqu'au bout de cette chronique qui s'annonce (je m'en excuse par avance, un peu plus longue que d'habitude).

Si Claire Norton a une écriture assez fluide, qui nous embarque, je n'ai pas supporté de lire page 242:

Elle passa sa main sur son ventre, puis sur ses hanches. Elle n'avait pas fait attention, mais... il était clair qu'elle avait mincit.
Ça t'étonne? Ça fait des jours que tu n'as quasiment rien ingurgité!
Pas faux. A en juger par la silhouette dans le miroir, cela ne lui avait pas fait de mal.

J'en ai  marre de lire que les héroïnes ne sont pas bien dans leur peau parce qu'elles ont des rondeurs (normales). Aude a quarante et un an, un léger bourrelet au niveau du ventre... Euh qui n'en a pas? C'est une FEMME. Une femme est faite de formes! Oui, certaines sont maigres, minces, rondes, fortes et alors? Ce qui compte c'est, est-ce qu'elle se sent bien? Si oui tant mieux, si non, bah elle fait du sport, elle rééquilibre son alimentation mais ne pas manger? NON MAIS ce n'est pas possible!!! Cela ne doit en aucun cas être une solution cela peut être dangereux (sauf diète spécifique encadrée par des professionnels mais ce n'est pas le propos ici, je ne veux pas faire de polémique).
Et puis quoi à la fin, c'est quoi ce diktat de la minceur? Personnellement j'ai un physique banal ni maigre ni trop ronde mais je ne me sens jamais assez bien (comme la plupart d'entre nous, personne n'est parfait) mais à force de voir des images de femmes retouchées archi filiformes, des ventres plats, des "il faut le body summer" n'importe laquelle d'entre nous se sentira complexée. Dans mes lectures, je n'en peux plus de lire ce genre de chose. Qu'Aude se sente mieux car elle a changé ses habitudes, je peux le lire, qu'elle se satisfasse de ne pas avoir mangé parce que cela lui a au final fait du bien, désolée, je ne peux pas, c'est le détail qui me dérange.
Voilà pour ce point, désolée pour le long laïus, cela ne me ressemble pas ( je suis plutôt du genre à me contenir) mais j'avais besoin d'exprimer mon avis (qui n'engage que moi et qui ne se veut pas la parole absolue, je tiens à le préciser).
L'autre point dérangeant concerne le personnage d'Alexandre. Il est homosexuel et son amoureux lui a demandé de choisir, après deux ans de relation, entre assumer auprès de sa famille qui il est ou bien renoncer à leur histoire. Bon, ok, jusque là pas de problème mais est-ce nécessaire de faire d'Alexandre un cliché? Au début du roman particulièrement, Alexandre ressemble à une folle excentrique qui déambule dans les magasins de vêtements pour femmes, charme toutes les clientes et limite sème des paillettes dans son sillage. Stop!!! Marre des clichés! Claire Norton se rattrape par la suite mais cet épisode là du roman m'a également agacée.

Malgré tout, Ces petits riens qui nous animent m'a fait passé un bon moment parce que tous les personnages sont blessés, ont des fêlures et des secrets. Que tous vont se soutenir mutuellement, se tirer vers le haut et s'entre-aider et que ça, j'adhère totalement!
Leurs problèmes sont des problèmes somme toute banals (sauf peut-être Nicolas qui lui garde quelque chose de très violent enfoui) mais qui font que l'on peut aisément s'identifier à eux. C'est important, en tout cas pour moi, de pouvoir ressentir de l'empathie pour les personnages dont on lit l'histoire.
Il y a du rythme, des rebondissements, des hauts, des bas, la vie. Mais aussi et surtout, une sacrée belle amitié qui naît chez ces personnages et qui m'a touchée.
Je choisis de surtout retenir ces éléments-là car, au final, je n'ai pas vu passer les 451 pages de ce roman.

INFORMATIONS COMPLÉMENTAIRES:

Date de parution: 11/06/2020 
Editeur: Robert Laffont 
Format: 13cm x 21cm 
Nombre de pages: 456
Prix: 20€

Commentaires

  1. Je comprends ce que tu dis sur le diktat de la minceur. En soit, que le personnage veuille maigrir, c'est pas un souci, mais c'est la façon dont c'est dit. Elle aurait dit "tiens j'ai minci, c'est bizarre... oh bah de toute façon j'y songeais alors...".
    "ne pas faire de mal" c'est un peu violent ouais. Genre c'était pas bien avant. Il aurait fallu mettre davantage en avant les ressentis du personnage plutôt qu'un état de fait.
    Parallèlement, j'ai lu parfois des trucs du style "Machine était ronde, elle avait un peu de graisse sur les cuisses, des formes là où il faut en somme... pas comme ces brindilles sans seins et sans fesses". Alors euh... on choisit pas son corps en fait, dans un sens ou dans l'autre. Enfin... J'espère qu'on en lira de moins en moins.

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